Pourquoi peindre. Sinon pour tenter de représenter l'indicible. Aborder le travail de peinture comme une traversée. Tout voyage implique un exil vers un lieu inconnu. Partagée entre l'angoisse d'un dévoilement et la nécessite de la découverte, en laissant une place au hasard pour donner corps à ce qui est enfoui au plus profond de nous, de plus archaïque, j'essaie de faire advenir à la surface la représentation d'un « corps- mémoire » figurant quelque chose du signe, du trait, de l'humain. Laisser faire la main, garder les accidents, les repentirs, les incorporer à l'image initiale, ainsi les tableaux prennent corps, et ce à mon insu.